Confronté à son passé…

En retrouvant les grands témoins du passé de ce père silencieux, le narrateur se trouve confronté à un passé qu’il a, sans doute, le succès venant voulu fuir. Avec ce deuil, il prend conscience de l’importance des racines et du rôle clé que son père a joué, sacrifiant sa vie pour le bonheur de sa famille.

Sans jamais jouer dans le pathos, Rachid Benzine (ci-contre) réussit à signer des pages très émouvantes comme celle où le narrateur doit assurer, en seul mâle de la famille, la toilette mortuaire du défunt. Avec son univers personnel en contrepoint – la musique en l’occurrence avec l’évocation inattendue d’un concert de Keith Jarrett entièrement improvisé dans l’opéra de Cologne en janvier 1975 sur un improbable piano- cet homme baisse sa garde et laisse poindre ses émotions.

Le récit est juste et fort. On peut seulement regretter le style très littéraire des enregistrements du père qui ne devait pas manier une langue aussi châtiée, ce qui rend ces intermèdes un peu invraisemblables dans la forme. Malgré tout, une réelle force se dégage de ce court roman, écrit de manière très efficace.

(*)Ed. Seuil

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