Une courageuse mécène

Biographie

Dans La Folie Pastré – La Comtesse, la musique et la guerre (*), Olivier Bellamy rend hommage à cette femme libres, amie des plus grands artistes de l’époque et qui, durant la guerre, protégea des musiciens juifs dans sa propriété marseillaise en prenant bien des risques.

Qui connaît encore l’incroyable destin de Lily Pastré en dehors de ceux qui se sont promenés dans le domaine qui porte toujours son nom aux portes des calanques de Marseille ? Dans La Folie Pastré, Olivier Bellamy répare cet oubli en retraçant le parcours de cette femme libre, moderne et un brin extravagante qui fut une mécène courageuse dans sa villa marseillaise située au creux d’un vaste domaine.

Cet essai biographique commencé par une séquence forte : nous sommes le 27 juillet 1942 dans un vallon silencieux de Montredon, un quartier de la campagne marseillaise au pied du massif des calanques : à la tombée du jour, on va donner Le Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare. La particularité de ce spectacle orchestré par la comtesse Pastré, ce sont les artistes soi-disant amateurs, qui officient sur et derrière le rideau. Olivier Bellamy explique : « En fait d’amateurs, ce sont de grands professionnels qui n’ont plus le droit de travailler. Juifs pour la plupart, étrangers, réfugiés, homosexuels, antifascistes ou amoureux de la liberté. » Ce spectacle courageux et donc l’œuvre de la comtesse Pastré (1891-1974), une femme aussi excentrique que généreuse et qui mit le reste de sa fortune au service de bien des personnalités en difficulté.

Et l’auteur de revenir sur cette vie atypique. Née à Marseille, héritière des célèbres apéritifs Noilly Prat, même si l’empire a connu bien des soubresauts et vit sur de -beaux – restes, la comtesse Pastré épouse un aristocrate et vit à Paris dans un entre-deux-guerres tourbillonnant de fêtes et de concerts. Sa passion première, c’est la musique. Elle est l’amie des plus grands compositeurs et interprètes du moment. Dans sa villa du sud de Marseille, elle reçoit des personnalités aussi diverses que Christian Bérard et Édith Piaf, qui a sa chambre attitrée, Luc Dietrich et André Masson. Pendant la guerre, au risque de sa vie, elle cache et aide des musiciens juifs, tels Clara Haskil et Darius Milhaud, les sauvant d’une mort certaine… Après la séparation avec son mari volage en diable, elle va continuer à s’adonner à sa passion pour la musique, jouant les mécènes, et ne faisant peu de cas de son apparence physique. Car la dame se moque du « qu’en dira-t-on“ ?.

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