Des nouvelles pleines d’incertitudes…

Ayant fait du genre son terrain d’écriture, Adriana Langer signe avec Le Gaz et autres nouvelles (*), un quatrième recueil où, à travers des histoires plus ou moins courtes, il est question d’incertitudes face au temps qui passe, face à des corps devenus fragiles…

Auteure et chef de service de radiologie à l’Institut Curie, sur le site de Saint Cloud, Adriana Langer cultive le goût des histoires courtes, et qui, sous une apparence simple, ausculte la vie et ses complexités. D’emblée, Le Gaz place le lecteur dans une certaine atmosphère. Il y est question d’une fille qui pourrait être impliquée dans l’intoxication de sa mère, ce qui conduit, une fois que celle-ci est sauve, à une reprise de relations qui manquent, pour le moins de chaleur : « Depuis cet épisode leurs rencontres ont conservé quelque chose de définitivement contraint, chacune surveillant ses propres gestes et paroles autant que ceux de l’autre, et une distance polie.« 

De son métier, l’auteure garde une certaine manière d’évoquer le corps qui se dérègle, devient une proie pour une éventuelle maladie comme dans la dernière nouvelle Pause où la lecture d’une nouvelle de Nabokov, découverte dans un recueil récupéré dans la cabine du paquebot où un médecin oncologue se repose d’une forme de burn-out avec une croisière en Norvège, cadeau de ses enfants, replonge le praticien dans une forme de mélancolie de vivre et la « routine » de son métier : « Il referme le livre, comme devant une menace. Il vient pour se détendre, se distraire, et voilà qu’il tombe sur un texte décrivant un homme accablé par la mort de son fils. Ne voit-il pas suffisamment tout cela chaque jour ? Il interrompt la lecture. »

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